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5. Communiqués et textes d'autres collectifs.

Suite aux réquisitions du procureur – Communiqué du collectif 8 juillet.

Nous reproduisons le  communiqué du collectif du 8 juillet suite à la décision du parquet de renvoyer le policier responsable du tir devant les assises. Une première pour un cas de mutilation au flashball. Le dossier était bloqué par le procureur depuis deux ans. Leur lettre récente a débloqué les choses prouvant ainsi qu’il est toujours efficace de mettre la pression.

Comme d’autres, le collectif avec lequel nous avions publié une tribune, a choisi une tactique juridique double :
1. Une attaque au pénal contre le flic responsable du tir. Même si ce n’est pas gagné, le renvoi devant la cour d’Assises devrait quand même en refroidir plus d’un et constitue en lui-même une petite humiliation.
2. Une attaque au tribunal administratif qui vise cette fois le préfet, c’est-à-dire l’autorité qui est responsable de l’armement des flics, procédure pour laquelle le préfet de Paris a déjà été condamné pour une blessure au flashball.

Ensemble, nous pensons qu’il est capital de toujours tenter ces deux procédures et de ne pas attendre l’échec possible (relaxe ou non-lieu comme ce fût le cas à Nantes ou à Toulouse) pour entamer la procédure administrative.

***

Début du communiqué  :

« Cinq années après les faits, la procureure de Bobigny vient enfin de rendre ses conclusions. Sur les trois policiers mis en examen, le parquet requiert un non lieu pour deux d’entre eux. Il demande le renvoi devant la cour d’Assises du policier qui a tiré sur Joachim Gatti.

Nous sommes cinq à  avoir été touchés et blessés ce soir là, nous sommes quatre à avoir porté plainte. Tous les tirs étaient dirigés vers nos visages. Nous avons été touché à la nuque, à la clavicule, au front et à l’œil. Tous les tirs auraient pu nous blesser grièvement. Or, le parquet ne demande le renvoi devant la cour d’assise que d’un policier, celui qui a éborgné Joachim.

Il est pourtant évident que les trois tireurs mis en examen par le juge d’instruction partagent la responsabilité. En droit, il y a une expression pour dire cela : il s’agit d’un cas avéré de violence en réunion. On retrouve les mêmes entorses au règlement d’utilisation du flash-ball : le non respect de la distance de tir, de la zone de tir, et aucune légitime défense n’est soutenable comme l’a confirmée le parquet. Donc la même intention de faire mal, de blesser. De ce fait, il n’y a aucune raison de ne renvoyer qu’un seul policier en cour d’Assises.

Car ce qui est en cause ici, c’est une opération policière où l’on retrouve chez les policiers une volonté partagée d’en découdre, de punir des personnes qui depuis des années militent pieds à pieds dans la ville contre les rafles de sans-papiers, contre les expulsions de logement, contre les radiations dans les pôles emplois.

Opération policière dans laquelle la hiérarchie a une grande responsabilité. Sinon comment expliquer la détermination partagée des policiers à nous tirer dessus, alors que nous étions en train de nous disperser ? Entre autres éléments du dossier, on peut évoquer la carte blanche donnée aux policiers ce soir-là.

Devant le caractère accablant du dossier, la police et la justice ont décidé de lâcher un policier et de lui faire porter toute la responsabilité, laissant croire qu’il s’agit là d’un acte isolé, d’un accident en somme.

Croyez-nous, nous avons autant de colère contre ceux qui ont armé les policiers et les ont lâché sur nous, que contre les tireurs. Qu’ils comptent sur nous pour ne pas les oublier. Notons qu’avec d’autres personnes blessées par la police, nous avons porté plainte devant le tribunal administratif.

Pour l’instant, nous attendons la décision du juge d’instruction auquel nous allons remettre des observations dans ce sens.

Pour l’instant, nous attendons les décisions concernant toutes les histoires où des policiers ont tué ou blessé des personnes.

Et nous appelons à la manifestation nationale des victimes de la police, au métro Anvers à  15 h à Paris aujourd’hui le 5 avril 2014. »

Collectif huit juillet – Se défendre de la police
http://collectif8juillet.wordpress.com
huitjuillet@riseup.net

 

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